On me demande souvent : “C’est quoi la différence entre une blonde, une blanche, une ambrée, une IPA ou une NEIPA ?”

Voilà un tour d’horizon.

🍺 La Blonde

La blonde, c’est le grand classique. Derrière sa robe dorée, elle paraît simple… mais ne te fie pas aux apparences. On part de malts clairs, un peu de houblon pour l’équilibre, et une fermentation assez directe. Résultat : une bière rafraîchissante, légère, avec une amertume toute douce.

En vrai, les recettes sont rarement “basiques” : plusieurs variétés de malts et de houblons peuvent se croiser pour donner plus de rondeur ou une touche florale. Mais là-dessus, je garde mes secrets.

❄️ La Blanche

La blanche se distingue parce qu’on brasse avec du blé en plus de l’orge. Ça lui donne son aspect trouble et une texture plus douce, presque crémeuse. On retrouve souvent des notes d’agrumes ou d’épices (coriandre, écorce d’orange), qui accentuent sa fraîcheur.

Là encore, ça paraît simple… mais derrière, il y a tout un équilibre à trouver entre céréales et houblons. C’est ce qui fait qu’une blanche réussie n’est jamais fade : elle surprend toujours par sa légèreté et sa petite pointe acidulée.

🍂 L’Ambrée

L’ambrée, c’est une question de malts. Plus foncés, plus torréfiés, ils apportent cette couleur cuivrée et ces arômes de caramel, de biscuit, parfois même une petite touche grillée.

C’est une bière plus riche, qui se situe entre la blonde et l’IPA : moins amère que cette dernière, mais avec une vraie profondeur. Idéale avec un plat costaud, un fromage affiné ou un dessert au chocolat. Et comme pour les autres, la recette ne se résume pas à “un malt caramélisé et basta” : il y a souvent un mélange plus subtil qu’on préfère garder discret.

🌿 L’IPA

L’IPA (India Pale Ale), c’est le terrain de jeu préféré des brasseries artisanales. Plus de houblons, utilisés à différentes étapes du brassage : à l’ébullition pour l’amertume, puis en houblonnage à cru (dry hopping) pour les arômes.

Ça donne une bière expressive, avec des notes qui vont des agrumes aux fruits tropicaux en passant par la résine de pin. Elle est plus amère qu’une blonde ou une ambrée, mais c’est ce qui fait son identité. Et là encore, les recettes sont bien plus complexes qu’on ne le croit : combinaisons de houblons, proportions précises, levures spécifiques… mais je ne vais pas tout dévoiler.

🌌 La NEIPA

La NEIPA (New England IPA), c’est l’évolution “juteuse” de l’IPA. Brassée avec énormément de houblons ajoutés à froid, parfois du blé ou de l’avoine pour la texture, et une levure qui accentue le côté fruité.

Résultat : une bière trouble, onctueuse, explosive en saveurs de mangue, d’ananas, de fruits exotiques. L’amertume est beaucoup plus douce que dans une IPA classique, ce qui en fait un style idéal pour ceux qui aiment les bières très aromatiques mais pas trop sèches. Et comme toujours, chaque brasseur a sa propre façon de doser et de combiner les ingrédients… un équilibre qu’on garde jalousement.

En résumé

Chaque style a ses règles de base, mais ce qui fait la différence, ce sont les choix de malts, de houblons, de levures… et la manière de les assembler. C’est ça qui fait qu’une blonde n’est pas “juste” une blonde, ou qu’une IPA peut être totalement différente d’une autre.

Au final, la magie du brassage, c’est ce mélange entre tradition, créativité… et quelques secrets bien gardés.

Chez nous

À la brasserie, on aime revisiter ces styles à notre façon : en mélangeant plusieurs malts, en testant différentes variétés de houblons, et en jouant avec les levures pour trouver le bon équilibre.

Le résultat ? Des bières qui respectent les traditions, mais avec notre petite touche perso. Et le reste… ça reste notre secret de brasseur.