Aperçu de l'avancement de la brasserie la semaine du 17 novembre
Bière sans alcool : comment on brasse sans enlever le goût ?
La bière sans alcool n’a plus rien à voir avec ce qu’elle était il y a quelques années.
Fini le cliché de la boisson fade ou diluée : aujourd’hui, on peut brasser des bières riches en arômes, avec du corps, de la texture et du caractère — simplement sans alcool.
Mais alors, comment fait-on ? Et qu’est-ce qui différencie une bière sans alcool d’une bière classique ?
⚙️ Le principe : une vraie bière, mais sans fermentation complète
Une bière sans alcool reste avant tout… une bière.
On utilise les mêmes ingrédients : malt, houblon, levure, eau. La différence se joue ensuite, au moment du brassage et de la fermentation.
L’idée est de limiter ou d’empêcher la transformation des sucres en alcool, tout en conservant le goût et les arômes qu’on aime.
🧪 Les principales techniques
1. Fermentation limitée
C’est la méthode la plus artisanale. On contrôle la fermentation pour qu’elle s’arrête très tôt, avant que la levure ne produise trop d’alcool.
Résultat : une bière légère, douce, avec très peu d’alcool (souvent entre 0,3 et 0,5 %).
Avantage : on garde un vrai profil de bière, avec les notes maltées et houblonnées d’origine.
Inconvénient : demande une grande précision sur la température et la gestion du temps.
2. Évaporation de l’alcool (désalcoolisation)
Autre méthode : on brasse une bière “classique”, puis on retire l’alcool en le chauffant doucement. L’alcool s’évapore à environ 78°C, avant l’eau, ce qui permet de le séparer.
Avantage : on part d’une bière complète.
Inconvénient : la chaleur peut altérer une partie des arômes, d’où la nécessité de bien maîtriser le process.
3. Filtration par membrane
Certaines brasseries utilisent une technique plus moderne : la filtration à froid, via une membrane qui retient les molécules d’alcool.
Avantage : aucun traitement thermique, donc les saveurs sont mieux préservées.
Inconvénient : installation coûteuse, souvent utilisée par les brasseries industrielles.
4. Utilisation de levures spéciales
Il existe aussi des levures qui produisent très peu d’alcool, même quand elles fermentent normalement. Elles transforment surtout les sucres en arômes, sans libérer d’éthanol.
Avantage : parfait pour les bières artisanales, car cela permet de garder le contrôle sur les saveurs.
Inconvénient : demande beaucoup de tests pour trouver la bonne combinaison malt / levure / température.
🍺 Une affaire d’équilibre et de goût
Faire une bonne bière sans alcool, ce n’est pas simplement “retirer l’alcool” : c’est repenser la recette entière.
L’absence d’alcool change la texture, la sensation en bouche et même la perception des arômes. Il faut donc jouer différemment sur les malts, les houblons, voire sur les sucres résiduels, pour conserver du corps et de la complexité.
🌿 Pourquoi on s’y met aussi
Chez nous, l’envie de créer une gamme sans alcool est venue d’une expérience personnelle : pendant un séjour à Copenhague, en pleine préparation de tests sportifs pour devenir pompier volontaire, j’ai réalisé à quel point l’offre sans alcool était pauvre.
Pourtant, il est tout à fait possible de brasser des bières savoureuses, riches en goût, sans une goutte d’alcool.
C’est ce qu’on veut prouver : que la bière sans alcool peut être artisanale, locale et pleine de caractère.
En résumé
- Une bière sans alcool, c’est une vraie bière brassée avec soin.
- Plusieurs méthodes existent : fermentation limitée, évaporation, filtration, levures spécifiques.
- Le secret, c’est l’équilibre : réussir à garder le goût, les arômes et la texture.
La bière sans alcool n’est pas une alternative, c’est un style à part entière — et il a clairement sa place dans la brasserie artisanale. 🍻
Suivez notre aventure
-
novembre 23, 2025
-
novembre 23, 2025
Semaine du 10 novembre 2025
Aperçu de l'avancement de la brasserie la semaine du 10 novembre
-
novembre 23, 2025
Semaine du 03 novembre 2025
Aperçu de l'avancement de la brasserie la semaine du 03 novembre